Sauvegarde du bénévolat, quelles solutions pour les clubs sportifs ? 

Par Colin Miège,  président du comité scientifique du Think tank Sport et Citoyenneté

volontaire jeux olympique

ray-sangga-kusuma-7uSrOyY1U0I-unsplash

Chacun s’accorde à reconnaître le rôle essentiel que continuent à jouer les bénévoles au sein des associations sportives. Mais la crise sanitaire a mis à mal l’engagement bénévole et elle a accentué les mutations sociales auxquelles les clubs sportifs doivent s’adapter d’après Colin Miège.

 

Dans un contexte évolutif et incertain, il importe d’effectuer un état des lieux sans complaisance et d’imaginer des solutions appropriées pour tenter de conforter l’engagement bénévole. C’est à cette ambition que s’est attaché Groupama Rhône-Alpes Auvergne, avec le concours de Sport et Citoyenneté. 

Une érosion du bénévolat qui reste difficile à évaluer

La crise sanitaire a eu un effet dissuasif sur l’engagement bénévole. On estime qu’avec le retour à la normale, 4% d’entre eux ont manqué à l’appel, avec toutefois des différences significatives d’un sport à l’autre, ou selon les secteurs géographiques. Cette parenthèse forcée n’a fait qu’amplifier des tendances qui étaient déjà sous-jacentes, à savoir un engagement plus ponctuel et moins durable, un désengagement progressif sur certaines tranches d’âges (35-64 ans et à partir de 65 ans) ainsi que sur certaines fonctions à forte technicité et responsabilité. 

La pandémie a aussi contribué à modifier notre rapport aux autres. Parallèlement, les pouvoirs publics ont multiplié les injonctions adressées au mouvement sportif. Il en résulte une sur-sollicitation des responsables bénévoles, qui expriment des signes de lassitude. 

 

Quelles pistes pour conforter le bénévolat associatif ?  

En premier lieu, il est aisé de concevoir que le bénévole doit connaître les objectifs que se donne le club dans lequel il évolue, et avoir une vision claire des missions qui lui sont assignées. Cette évidence est encore loin d’être remplie partout, et beaucoup de clubs sont encore dépourvus d’un projet associatif définissant une vision et les moyens mobilisés pour la remplir. 

Il importe aussi que les nouveaux bénévoles puissent être intégrés et accompagnés, que leur vision soit admise et que les éléments de gestion essentiels soient partagés. La gestion des bénévoles nécessite un savoir-faire qui n’est pas inné. Elle doit pouvoir faire l’objet de formations spécifiques, et déboucher le cas échéant sur la mise en place d’outils (fiches de poste, plans de formation, chartes d’engagements réciproques…). Enfin, la valorisation des bénévoles est essentielle pour avoir une chance de les fidéliser. Elle peut être matérielle mais aussi et surtout symbolique. 

La gestion humaine des bénévoles nécessite des méthodes appropriées, qui peuvent être dérivées en partie du secteur privé, et qui n’ont encore que faiblement infusé dans le monde sportif. Il est essentiel de prendre conscience de cet enjeu et d’engager les démarches de modernisation qui s’imposent pour permettre l’adaptation du club aux défis de notre époque. 


Pour aller plus loin :

« Les bénévoles font vivre le sport amateur et professionnel. Leur force mérite d’être reconnue » – interview de Francis Thomine.

« Impulser une nouvelle dynamique en faveur du bénévolat sportif  » Par Sylvain LANDA, Directeur éditorial et Simon LAVILLE, Chargé de mission, Think tank Sport et Citoyenneté


Revue 55 Sport et CitoyennetéLire la revue :

Sport et Citoyenneté n°55 : Promouvoir le sport et l’activité physique par la culture 





Sport et citoyenneté