Avant-propos : publication « Sport, Activité physique et qualité de vie au travail »
Le 14 décembre 2016
Laurent Thieule, Président du Think tank Sport et Citoyenneté
Notre Think tank Sport et Citoyenneté défend l’idée que le sport n’est pas en dehors de la société et qu’au contraire il est un lieu où les réalités sociétales se manifestent particulièrement. C’est pourquoi il est autant concerné par les problématiques d’éducation, de santé, de lutte contre les discriminations… que tout autre domaine économique ou social.
Nous ne pensons pas que le sport soit un outil miracle. Mais dans une société qui est en recherche de valeurs, nous considérons que ce secteur doit participer aux réflexions visant à imaginer la société de demain. D’autant plus qu’il bénéficie d’une médiatisation sans équivalent et qu’il intéresse une grande partie de la population, notamment les plus jeunes. Les valeurs que nous portons sont des valeurs de citoyenneté. Nous souhaitons une société plus solidaire, avec un mode de gouvernance et de management qui soit tourné vers l’humain. Et nous sommes persuadés que le monde du sport a de vrais atouts à partager dans ce domaine.
Le sujet du présent ouvrage résonne avec ce constat. Évoquer le rôle possible des activités physiques ou sportives dans l’amélioration de la qualité de vie au travail peut sembler curieux. Pourquoi intégrer quelque chose d’aussi « futile » dans des réflexions qui portent avant tout sur l’amélioration des conditions de travail pour les salariés, et de la performance globale des entreprises ? Le sport ne relève-t-il pas de la vie de chacun, un domaine où l’entreprise n’a rien à faire ? C’est en partie vrai. Encourager la pratique sportive sur le lieu de travail ne résoudra pas les tensions et contraintes qui pèsent sur les entreprises et leurs collaborateurs. Mais si on aborde la qualité de vie au travail par le biais des habitudes de vie (santé, sommeil, alimentation, activité physique…), qu’on considère les entreprises comme des relais de message de santé publique, on perçoit déjà davantage le lien entre les deux notions.
Notre société est de plus en plus sédentaire, les études le démontrent jour après jour. Le mal-être au travail est aussi une triste réalité, avec de larges répercutions sur la santé de ceux qui en souffrent. Notre Think tank pilote depuis 2 ans maintenant un projet européen de grande envergure, soutenu par la Commission européenne. Ce projet, intitulé PASS, vise à analyser les politiques publiques mises en œuvre en Europe pour promouvoir l’activité physique dans tous les environnements de vie, et à faire des propositions pour aller plus loin dans ce domaine. Aujourd’hui, le constat est sans appel : à la maison, en voiture, à l’école, au travail… nous nous sommes arrêtés de bouger. Avec les répercutions que cela engendre sur notre propre santé, physique et psychologique. Retrouver cette bonne habitude de vie, cette liberté de mouvement au quotidien, si elle n’est pas une réponse à tous les enjeux actuels, répond en partie à l’objectif que l’on se fixe quand on parle de qualité de vie au travail. D’autant que cela rejaillit bien souvent sur la performance des entreprises. Puisse cette publication participer modestement à ce débat.