“Pousser le sport féminin sur le devant de la scène”
Un milliard de personnes devraient suivre la Coupe du monde féminine de football cet été. Erwan Le Prévost, directeur du Comité d’Organisation de cette Coupe du monde, nous en dresse les principaux enjeux.
Propos recueillis par Sylvain LANDA
Que représente l’accueil d’un événement tel que la Coupe du monde féminine de football en termes d’organisation ?
ELP : Ce qu’il faut retenir, c’est que nous organisons une Coupe du monde de football tout court, pas une Coupe du monde féminine. Elle requiert les mêmes exigences que celle qui s’est déroulée en Russie l’année dernière. En quelques chiffres, cela représente 24 équipes, 552 joueuses et 52 matches en l’espace d’un mois. Aujourd’hui, le Comité d’Organisation Local (COL) est presque au complet. Nous sommes environ 250 collaborateurs, dont plus d’une centaine déployée dans les neuf sites hôtes. À cela s’ajoutent les 2500 volontaires qui seront mobilisés à nos côtés pendant toute la durée de la compétition et les bénévoles recrutés par les villes elles-mêmes.
L’engouement autour de l’événement est réel. La finale s’annonce d’ores et déjà à guichets fermés. Ressentez-vous ce même intérêt de la part des partenaires économiques et des médias ?
ELP : Avec la FIFA, nous avions convenu d’avoir 6 « supporters nationaux » (NDLR : niveau de sponsoring de la FIFA ouvert aux entreprises nationales dont le principal centre d’activités et d’affaires se situe dans le pays organisateur). Objectif atteint le mois dernier avec Orange, qui s’est engagé dans l’aventure et a ainsi rejoint Arkema, le Crédit Agricole, EDF, Proman et la SNCF. Nous n’avions aucun doute quant à l’intérêt suscité par la compétition auprès de nos partenaires économiques et nous sommes satisfaits de voir que nous ne nous sommes pas trompés. Quant aux médias, cet entretien reflète la réalité des choses. Depuis le lancement en septembre 2017 au Musée de l’Homme, nous avons senti l’engouement grandir. Les choses se sont vite accélérées après la Coupe du monde U-20 en Bretagne (août 2018). Depuis, la saison sportive est ponctuée de nombreux temps forts, l’intérêt des médias croît forcément. Il ne se passe plus une journée sans que des articles ou des reportages sur la Coupe du monde ou le football féminin en général ne soient publiés en France, mais aussi à l’international.
« Un tournant pour la Fédération »
Comment, selon vous, capitaliser sur cet engouement pour contribuer au développement pérenne du football et du sport féminin demain ?
ELP : En l’espace d’un an, les Français.es auront eu l’occasion d’apercevoir sur leur territoire trois compétitions féminines de renom : la Coupe du monde U-20, les Championnats d’Europe de Handball et maintenant la Coupe du monde 2019. Il va sans dire que la réussite de ces événements et leur médiatisation poussent le sport féminin sur le devant de la scène. Et pour la Fédération Française de Football, cette Coupe du monde marque un tournant. C’est le reflet des efforts en matière de féminisation du football tels qu’ils ont été impulsés dès le début de la mandature de Noël Le Graët en 2011. La FFF est très impliquée à nos côtés, notamment via ses Ligues et Districts, pour faire de cet événement une vitrine du développement du football et du sport féminin.
Retrouvez cet article dans la revue Sport et Citoyenneté n° 46 Sport et Genre