PACTE : lancement réussi pour le nouveau projet européen de Sport et Citoyenneté !
Sélectionné au cours de l’appel à proposition 2017 du programme Erasmus + Sport de la Commission européenne, le projet PACTE a été officiellement lancé les 15 et 16 janvier derniers. C’est à Bruxelles (Belgique) au sein de la House of Sport, que les huit partenaires du projet se sont réunis pour une réunion de lancement, dans le but de préciser les objectifs immédiats et finaux du projet, ainsi que les méthodes de collaboration. Parmi les organisations présentes : TAFISA, ICSSPE, EUPEA, EFCS, ANCI, ECF, l’association des villes santé de la région baltique (Baltic Healthy Cities Association), et la ville de Liverpool.
Chaque partenaire bénéficie d’une vaste connaissance du sujet, apportant ainsi une certaine légitimité aux ambitions du consortium. Sport et Citoyenneté veillera notamment à la bonne collaboration – transversale et intersectorielle – nécessaire à la réussite du projet et à la mise en œuvre de changements durables
Continuité PASS/PACTE
Le projet PACTE « Promoting Active Cities Throughout Europe » s’inscrit dans la continuité du projet PASS, achevé fin 2017. Ce dernier visait à étudier les politiques publiques de promotion de l’activité physique en Europe, et à interroger différents environnements de vie (le cadre sportif, sanitaire, scolaire, urbain, professionnel) pour favoriser leur mise en œuvre.
PASS a conduit ses propres recherches mais s’est appuyé aussi sur des études existantes, pour produire une compilation claire des nombreux bénéfices de l’activité physique, une estimation des coûts liés à la sédentarité ainsi qu’une série de recommandations à l’attention des pouvoirs publics nationaux et européens.
Sans aucun doute, l’un des aspects majeurs mis en évidence lors du projet PASS est que plus de trois quarts des élus et responsables politiques locaux ignorent l’étendue du niveau de sédentarité en Europe (210 millions d’Européens sont aujourd’hui physiquement inactifs) et du coût économique qui s’y rapporte (80 milliards d’euros par an pour l’UE des 28). Or, plus de 70% des Européens habitent aujourd’hui en zone urbaine ou périurbaine, faisant ainsi de cet habitat le cœur même de l’Europe – un cœur aujourd’hui souffrant.
C’est pourquoi le projet PASS a identifié le cadre urbain comme la clé de voûte d’une stratégie globale permettant de prendre la crise actuelle de la sédentarité à bras le corps. En effet, les politiques locales de promotion de l’activité physique demeurent à ce jour quasi inexistantes, alors même que ces politiques affectent directement les citoyens, bien plus que les politiques nationales ou européennes. Agir sur ce levier, en développant la pertinence et la qualité des actions menées, est donc d’une importance capitale.
Comment agir ?
PACTE aspire à jouer un rôle de catalyseur en termes de sensibilisation, d’information, de planification et de promotion de l’activité physique au niveau local, et ce à travers le continent.
Afin d’atteindre ces objectifs, trois phases sont prévues. La première consiste à réaliser et à diffuser un questionnaire dans le but d’identifier les bonnes pratiques et politiques de promotion de l’activité physique menées par des municipalités européennes. Cette étape se composera d’un premier questionnaire quantitatif, dans le but d’obtenir un large taux de réponse et d’établir une cartographie de la situation. Le second questionnaire, plus qualitatif, visera à accompagner des villes-pilotes.
Sur la base de ces éléments, mais aussi d’une étude menée en parallèle, une matrice sera créée. Elle permettra aux villes-pilotes de s’auto-évaluer et de recevoir des recommandations sur mesure pour faire évoluer leurs politiques publiques. Des solutions faciles à mettre en œuvre seront proposées, ainsi qu’une méthode pour évaluer leur impact et leurs retombées. Une expérimentation sera menée auprès de quelques villes volontaires, avant que l’outil ne soit pleinement développé et mis à la disposition de tous sur le site dédié au projet.
En parallèle, et pour nourrir ces travaux, plusieurs ateliers de travail se dérouleront au cours des deux prochaines années : TAFISA et la ville de Liverpool organiseront l’atelier « Loisir Actif », EUPEA celui portant sur « l’Éducation Active », ECF celui sur le « Transport Actif » et EFCS celui portant sur « l’activité physique dans le cadre professionnel ».
Enfin, la dernière étape du projet prendra la forme d’une campagne de communication à l’attention des villes européennes, dans le but de soutenir et de promouvoir les politiques locales en faveur de l’activité physique. Les villes-pilotes du projet auront la possibilité de devenir des « ambassadrices » en faisant la promotion des messages et éléments-clés du projet.
S’inscrire dans les réseaux actuels
La philosophie du projet PACTE s’inscrit en lien avec d’autres initiatives fructueuses telles que le réseau ACES Europe ou encore le réseau des villes saines et actives de l’OMS. Reconnue par l’UE, ACES attribue chaque année des labels aux villes européennes : Capitale européenne du sport, Cité sportive, Communauté sportive et Ville du Sport. Quant au réseau de l’OMS, il soutient les villes engagées dans des collaborations intersectorielles afin d’instaurer des politiques bienfaisantes pour la santé. La ville de Liverpool, partenaire du projet PACTE, en est elle-même un exemple parfait : en 2005, la ville se situait en bas du classement des villes britanniques en matière de santé. Après une politique volontariste en la matière, elle est désormais installée dans le top cinq et vise à devenir la ville la plus saine et active d’Angleterre d’ici 2021 !
Contribuer à dessiner la ville de demain
L’agenda urbain européen a été établi en 2016 dans l’optique d’améliorer l’environnement des villes de demain, notamment par le biais de la gouvernance multiniveaux. L’agenda urbain s’équilibre sur trois piliers : les villes intelligentes, les villes vertes et les villes solidaires. A long terme, l’objectif final et ambitieux de PACTE est que les autorités publiques et organisations privées reconnaissent pleinement la nécessité d’instaurer des « Villes Active », et que ce concept soit intégré à l’agenda urbain comme quatrième pilier, consolidant ainsi l’équilibre du programme.