L’impact économique de la COVID-19 sur le secteur du sport dans l’UE : principales conclusions du dernier rapport de la Commission européenne
La Commission européenne a récemment publié un rapport sur l’impact économique de la COVID-19 sur le secteur du sport dans l’UE, dans le but d’aider l’industrie à relever les défis socio-économiques résultant de la pandémie en cours.
Le rapport examine l’impact de la COVID-19 selon trois scénarios différents – élevé, moyen, faible – le scénario « élevé » étant actuellement le plus probable. Ces scénarios sont comparés à un scénario de référence simulant une situation dans laquelle la pandémie n’aurait pas eu lieu. Le rapport évalue les impacts à travers les effets directs et indirects ; le premier se référant par exemple au paiement des salaires, et le second incluant les effets indirects tels que ceux survenant dans le réseau d’approvisionnement. L’effet total est la somme des effets directs et indirects.
Les principales conclusions suggèrent que le secteur du sport sera fortement touché par la pandémie COVID-19 en 2020, malgré les mesures prises pour en atténuer les effets négatifs. Si l’on considère les effets totaux, l’impact global de la COVID-19 est estimé entre 79 641 et 99 168 millions d’euros de PIB et entre 1 279 274 et 1 588 456 employés (emplois liés au sport). Par rapport au scénario de référence, et selon les estimations du scénario « élevé », cela représente une baisse de 15,7 % et 16,5 % respectivement.
Les États membres de l’UE sont touchés différemment par la pandémie au niveau national, en fonction de la taille du PIB total lié au sport par pays, de l’importance du secteur du sport, et des mesures mises en place pour répondre à la pandémie, entre autres. Dans le cadre du scénario « élevé », l’Allemagne a la plus importante baisse estimée de PIB directement lié au sport (chiffre total de 34 154 millions d’euros), suivie du Royaume-Uni (20 038 millions d’euros) et de la France (8 571 millions d’euros). La Tchéquie est le seul état membre qui, selon les estimations, ne devrait pas voir son PIB lié au sport diminuer d’au moins 10 % en 2020 d’après ce scénario.
L’impact de la COVID-19 varie également selon le secteur du sport, composé de différents sous-secteurs. Les effets financiers sur le secteur de la santé, par exemple, sont estimés à la fois positifs et négatifs, car une réduction de l’activité physique est susceptible d’entraîner une diminution à court terme des blessures, mais aussi des effets négatifs à long terme sur la santé. Pour les événements sportifs et le journalisme sportif, on s’attend à ce que la COVID-19 ait un effet important, la durée de cet effet dépendant de la taille et/ou du type d’événement.
Le rapport fournit plusieurs recommandations pour atténuer l’impact économique de la pandémie en cours. Il s’agit par exemple de mettre des fonds à disposition, d’étudier l’élaboration d’un plan européen coordonné, et de développer des options numériques dans l’offre sportive. Il est également recommandé d’intégrer le sport dans les stratégies de développement économique et social et de tirer parti des liens intersectoriels plus larges, notamment ceux avec la santé publique, l’agenda écologique et d’autres domaines pertinents ». Il est dit explicitement que « tout objectif de santé publique devrait mettre l’accent sur les bénéfices économiques et l’impact sociétal plus large de l’activité physique », reconnaissant ainsi l’impact sociétal et social du sport au-delà de la dimension économique.
Depuis le début de la pandémie, Sport et Citoyenneté est activement engagé dans les discussions concernant l’impact social et sociétal de la COVID-19 sur le secteur sportif. En avril dernier, par exemple, nous avons signé le Position paper on the impact of the COVID-19 crisis on the sport sector avec d’autres membres de SHARE et des organisations sportives.