« Le vêtement sportif est une porte d’entrée pour l’accès au sport »
Consultante, auditrice et désormais entrepreneure, Claire Allard est une femme engagée. Cofondatrice d’Alké, une marque de vêtements de sports pensée par, et pour, les femmes, elle a pour ambition de changer le regard porté sur les sportives et de démocratiser l’accès au sport pour toutes. Membre de Sport et Citoyenneté, elle y occupe désormais le poste de trésorière.
Propos recueillis par Noémie Gingue et Florian Uguen
Pour quelles raisons avez-vous souhaité vous engager à nos côtés ?
Je pratique le football depuis plusieurs années, malgré cette idée reçue – mais très répandue – d’un sport genré, réservé aux garçons. Cette représentation m’a longtemps empêché de pratiquer librement, et je veux lutter contre cela. J’ai choisi de m’investir dans le sport féminin. Cela rejoint les actions et valeurs portées par Sport et Citoyenneté.
Pourquoi avoir choisi de développer une marque d’équipement sportif féminin ?
Lorsque j’ai débuté le football, les femmes n’étaient pas visibles dans les magasins de sport. Comme si aucune femme ne pratiquait du football. J’ai donc souhaité créer Alké, pour que les femmes amatrices ou professionnelles puissent choisir le vêtement sportif qu’elles souhaitent, dans une logique de performance. Aujourd’hui, il y a encore trop peu d’offres d’articles sportifs pour les femmes, et les équipements sont confectionnés dans une logique esthétique et non de performance. Une problématique qui rejoint celle de la sexualisation du corps de la femme dans le champ sportif. Certes les lignes bougent, et l’offre pour les femmes s’élargit, mais cela n’avance pas assez vite, notamment pour le football amateur. Pour espérer un changement profond, il est fondamental de repenser la structure du modèle sportif, avec une féminisation des instances sportives. Ainsi, les mentalités pourront changer.