La mesure de l’impact social du sport au cœur d’une conférence organisée par le
Think tank Sport et Citoyenneté et EASE
Dans le cadre de la Présidence Française de l’Union Européenne (PFUE 2022), Sport et Citoyenneté et l’European Association of Sport Employers (EASE) ont organisé une conférence intitulée “Comment mieux construire l’impact social du sport ?”. Accueillis par la Fédération Française de Tennis au sein du prestigieux stade Roland-Garros, de nombreux experts se sont réunis pour traiter ce sujet aux multiples enjeux et plus que jamais d’actualité, à l’aube des grands événements internationaux que la France s’apprête à recevoir.
La conférence a été ouverte par Gilles Moretton, Président de la Fédération Française de Tennis (FFT) qui a rappelé l’engagement fort de la FFT pour inclure le sport dans une démarche de responsabilité sociale et environnementale forte, tant dans le cadre des tournois de Roland-Garros, du Rolex Paris Masters, que dans les clubs. Par la suite est intervenu Clément Beaune, Secrétaire d’état auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes. Il a rappelé que le sport, en tant que levier pour l’éducation mais aussi en réponse aux Objectifs de Développement Durable définis par l’ONU, fait partie intégrante de la ligne directrice de la PFUE22 : le renforcement du modèle européen. Roxana Maracineanu a ensuite confirmé que mesurer l’impact social du sport apparait alors essentiel pour légitimer et valoriser les projets sportifs mis en place par les différents acteurs territoriaux.
“La présidence française de l’UE permettra de faire du sport un levier social de transformation des comportements, du développement durable et pour une société plus inclusive.” – Roxana Maracineanu
2 tables rondes pour traiter le sujet autrement
La première table ronde a traité de “L’impact social des Grand Evènements Sportifs” avec de nombreux experts représentés : Amélie Oudéa-Castéra – Directrice Générale de la FFT, Marie Barsacq – Directrice impact & héritage Paris 2024, Brigitte Henriques – Présidente du CNOSF, Philippe Diallo – Président du COSMOS et de EASE, Julien Collette – Directeur général adjoint du Comité d’organisation de la Coupe du Monde de Rugby France 2023.
Les organisateurs d’évènements sportifs (GES) ont rappelé l’importance de rassembler l’intégralité des acteurs autour d’un projet pour lancer des dynamiques qui pourront perdurer après l’événement. Les GES sont également un moyen de mettre sur le devant de la scène des thématiques telles que le développement et la structuration de l’engagement bénévole ou les inégalités liées aux équipements sportifs. Par ailleurs, de nombreuses fédérations s’engagent déjà sur le plan social et environnemental grâce à un système de labélisation des clubs.
« Paris 2024 se concentre sur l’héritage immatériel : social, sociétal, environnemental. Avec 95% d’équipements existants, on a le temps et
l’argent pour s’y consacrer. » – Marie Barsacq
La seconde table ronde s’est intéressée aux méthodologies de mesure de l’impact social, en réunissant : Karen Maguire – Référente emplois, compétence et innovation sociale à l’OCDE, Mickaël Attali – Directeur du laboratoire VIPS², Bruno Morel – Directeur de Emmaüs Solidarité, Anne Coquerelle – Directrice Impact Social et Innovation chez Décathlon, Viviane Fraisse – Responsable RSE à la FFT.
Ce panel d’expert a collectivement convenu que les méthodes de mesure de l’impact social étaient encore imparfaites mais présentent de forts enjeux pour les années à venir. Contre l’idée que le sport est vertueux par nature, il s’agit alors de démontrer de manière scientifique, simplifiée et universelle qu’il présente des bénéfices pour la société. L’approche, néanmoins complexe, doit alors englober l’ensemble des parties prenantes, évaluer les différents aspects en lien avec le développement des pratiques (social, santé, urbanisme, accès à l’emploi…) tout en s’adaptant au territoire étudié.
« Je voulais saluer l’initiative de la France, car c’est surtout ici que l’on travaille sur l’impact social et économique des événements sportifs. » – Karen Maguire
Et après ?
Les conclusions des deux tables rondes montrent que de nombreuses initiatives ont déjà été lancées pour mesurer l’impact du sport. Toutefois, le cadre méthodologique peut encore largement évoluer en prenant en compte l’ensemble des parties prenantes.
« Il se faut donner un cadre de gouvernance, d’emploi, de mixité, de féminisation permettant d’inspirer les autres pays européens d’avoir un modèle d’organisation économico-social dont la France pourrait être le leader. » – Philippe Diallo
« Nous allons créer un réseau européen qui va pouvoir partager, construire, se confronter et partager ses outils sur la mesure de l’impact social du sport »
– Julian Jappert
Pour cela, trois propositions majeures :
- La construction, en établissant une collaboration entre le monde professionnel, le mouvement sportif, l’Etat et la recherche universitaire, d’une méthodologie commune, simplifiée et universelle ;
- Une Charte sociale européenne des événements sportifs, développé dans le cadre du projet ESCSE
- Sport et Citoyenneté lance la structuration d’un réseau européen d’acteurs engagés dans la mesure de l’impact pour faciliter les échanges, et la co-construction de cette méthode : plus d’informations
“On veut arriver tous ensemble à faire la démonstration de l’utilité sociale du sport qui doit être au centre de notre projet de société.” – Amélie Oudéa-Castéra
Sport et Citoyenneté est le seul Think tank en Europe dont l’objet social est l’analyse des politiques sportives et l’étude de l’impact sociétal du sport. Indépendant, son expertise bénéficie d’une reconnaissance des autorités publiques et des acteurs du sport européen. Il est ainsi régulièrement consulté par les institutions internationales et européennes, les États Membres, le mouvement sportif et la société civile qui le reconnaissent comme un interlocuteur privilégié dans ce domaine.
EASE est l’Association européenne des employeurs du sport. Basée à Paris, EASE a été fondé en 2003 par quatre organisations d’Angleterre, de France, de Suède et des Pays-Bas. L’objectif principal d’EASE est de jouer un rôle clé dans les négociations sociales européennes concernant le secteur du sport en représentant les employeurs, et de collaborer avec les institutions européennes. EASE compte dans son réseau huit membres basés en France, au Pays-Bas, en Finlande, en Suède, en Irlande, en Italie, et en Belgique.