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« La mer, ce terrain de jeux à protéger »

Par Sylvain Landa, Directeur éditorial du Think tank Sport et Citoyenneté. 

 

En 2024, la mer Méditerranée et l’océan Pacifique seront les deux capitales mondiales des sports nautiques. À l’occasion de la Journée Mondiale de la Mer, célébrée le 30 septembre de chaque année, interrogeons-nous sur les enjeux liés aux sports nautiques, entre mise en valeur, protection des sites et sensibilisation des publics.

 

 

La Marina de Marseille pour les épreuves de voile, le site de Teahupo’o pour les épreuves de surf : en France métropolitaine comme en outre-mer, les sports nautiques seront à l’honneur lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 (la voile et le surf ne figurent pas parmi les disciplines au programme des Jeux Paralympiques 2024).

Qu’ils soient pratiqués par pur loisir ou à haut niveau, les sports nautiques regroupent une diversité de disciplines, des pratiques traditionnelles comme l’aviron aux activités émergentes comme le foil, voire plus exotiques comme la pirogue polynésienne. Et ces pratiques ont le vent en poupe ! On dénombre par exemple près de 100 000 pratiquants d’activités nautiques licenciés d’une fédération sportive dans la région sud PACA, alors que près de 90% des pratiques s’effectuent de façon autonome en fonction des activités[1]. Le littoral méditerranéen offre en effet un cadre privilégié de pratique, avec des conditions météorologiques favorables ainsi qu’un environnement et des paysages atypiques. En 2013, ils ont généré près de 71,5 millions d’euros de retombées économiques pour le seul département du Var selon l’observatoire du tourisme de PACA[2].

Cependant, si la pratique de ces activités et accessoirement les infrastructures qui peuvent y être associées constituent une opportunité pour la zone, elles ne sont pas sans conséquences pour l’environnement méditerranéen, de plus en plus sous pression. La recherche de conciliation entre les pratiques d’activités nautiques et la préservation du littoral pourrait dès lors constituer l’un des héritages attendus des Jeux 2024. Sur le terrain, de nombreux acteurs se mobilisent déjà. C’est le cas par exemple de la Fédération Française d’Études et de Sports Sous-Marins (FFESSM), historiquement implantée à Marseille. Forte de 135 000 licenciés et délivrant chaque année plus de 150 000 autres titres de participation, la FFESSM est la première fédération d’activités subaquatiques en importance mondiale et la seule fédération sportive reconnue depuis 2021 « Partenaire engagé pour la Nature » par l’Office français de la Biodiversité. Elle est notamment impliquée dans deux programmes de sciences participatives ; les plongeurs participant au recensement et au géoréférencement des espèces observées, en lien notamment avec le Muséum national d’histoire naturel.

 

« Chaque année, 8 millions de tonnes de déchets plastique finissent dans l’océan »

 

Surfrider Foundation est un autre exemple d’acteur engagé dans la protection des mers et des océans. L’ONG fondée en 1990 intervient notamment aux côtés des acteurs du sport pour identifier l’impact de leurs activités sur l’environnement et les accompagner dans leur transition environnementale. Elle mène également des actions de sensibilisation et d’éducation à l’environnement et au développement durable, par le biais de campagnes ou de supports pédagogiques. C’est justement cette utilisation du média « Sport » au profit de l’éducation à l’environnement et au développement durable qui sera au cœur d’un des futurs projets de notre Think tank. Avec le concours de neuf partenaires européens, dont Surfrider Foundation, nous avons développé le projet OSES (« Ocean Sustainability through Education and Sport »). Soutenu par le programme Erasmus+ Sport de l’Union européenne, il visera à développer des outils à destination des fédérations de sports nautiques et des acteurs sportifs locaux afin d’éduquer les jeunes à des actions éco-responsables et participer ainsi au développement d’une conscience environnementale dès le plus jeune âge. L’occasion de rappeler, en ce 30 septembre, combien la préservation de la mer et des océans est un enjeu capital de développement durable et un cadre vivant de pratique sportive.

 


Retrouvez les contributions de Frédéric Di Meglio, président de la FFESSM, de Yann Leymarie, responsable « Sports » de Surfrider Foundation Europe et de bien d’autres personnalités politiques, sportives, économiques ou académiques dans la revue Sport et Citoyenneté n°53, Dossier spécial « Sport et Objectifs de Développement Durable », à paraître en octobre 2022.

 

www.sportetcitoyennete.com

[1] Cap sur les loisirs nautiques, réseau mer, 2017

[2] « Les enjeux et les perspectives des sports nautiques en Méditerranée à l’aube des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 », conférence organisée par Sport et Citoyenneté et le cabinet LLC Avocats lors des 14es journées scientifiques de l’Université de Toulon.



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