« Karabatic, héros déchu : quand les médias font du sport un monde à part. »

11 octobre 2012

Naves_Marie-Cécile

 

Marie-Cécile Naves

Docteur en sociologie

Membre du Comité Scientifique de Sport et Citoyenneté

 

Réflexion parue sur le site de notre partenaire Le Plus Nouvel Observateur 

 

« Coup de tonnerre », « séisme », « trahison »… Les mots sont durs pour qualifier ce qui n’est, pour l’instant, qu’une supposée infraction sportive de quelques dizaines de milliers d’euros. Comme souvent, la couverture médiatique d’un fait d’actualité est plus intéressante que le fait lui-même : plusieurs éléments méritent que l’on s’y arrête. J’en choisirai quatre.

 

Les déclarations hasardeuses du procureur

Tout d’abord, la confusion entre, d’une part, l’interdiction, pour un sportif professionnel et son entourage immédiat, de parier sur les compétitions auxquelles il participe et, d’autre part, le délit de tricherie (faire sciemment en sorte de perdre un match), qui relève du code pénal et s’avère bien plus difficile à établir.

Le procureur de Montpellier ne s’est pas embarrassé de cette distinction, pourtant essentielle, et s’est improvisé expert en handball dès les premières heures de l’affaire.

Pour lui, comme il l’a dit aux journalistes, « de fortes suspicions » existent quant au fait que le match ait été truqué, étant donné que la prestation du gardien de but de Montpellier lui semblait « très moyenne » par rapport à d’habitude et que l’entraîneur a « passé un savon à ses joueurs à la mi-temps ».

On ne peut que s’étonner de cette estimation hasardeuse…

 

La présomption d’innocence bafouée

Deuxièmement, il est stupéfiant de voir comment la présomption d’innocence est allègrement bafouée. Comme l’a dit Claude Onesta, l’entraîneur de l’équipe de France de handball, « tous les jours, on se rend compte qu’on fait bien de se taire ».

Consulter la version intégrale de l’article sur le site Le Plus Nouvel Observateur.





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