« Les grands évènements sportifs se doivent d’être des catalyseurs de projets sociaux et sociétaux »

 

C’est désormais officiel : le Comité International Olympique (CIO) a désigné aujourd’hui à Lima la ville de Paris comme ville hôte des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 (JOP). 100 ans toute juste après la dernière édition parisienne de 1924, l’enthousiasme est grand autour d’un événement qui doit s’inscrire pleinement au cœur de notre projet de société, comme le souligne le président de notre Think tank Laurent Thieule.

 

Quel est votre sentiment suite à l’attribution des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 à Paris ?

LT : Quand bien même le suspense ait été éventé il y a de cela plusieurs semaines, c’est évidemment avec beaucoup de joie que nous accueillons ce point final à ces dernières années de candidature. Les Jeux sont avant tout une fête sportive extraordinaire, à travers laquelle communient tous les pays du monde, au-delà de la compétition sportive. La qualité du dossier de candidature a été récompensée, et notamment l’accent qui a été mis sur tous les volets qu’il porte : l’organisation de l’événement en tant que telle, avec comme écrins la Seine et les différents monuments parisiens ; son ambitieux programme de volontaires ; la réhabilitation de la Plaine commune en Seine Saint-Denis, la prise en compte de l’impact environnemental et la promotion du sport, globalement, dont les journées du 23 et 24 juin étaient un merveilleux exemple.

Que retenez-vous en particulier de la candidature parisienne ?

LT : L’accueil des JOP à Paris en 2024 est une aubaine formidable pour la société française, à condition de mener à bien les projets prévus. La question à laquelle s’est le plus intéressé notre Think tank, c’est évidemment la question de l’héritage, et plus particulièrement l’héritage sociétal. Le sport et les grands évènements sportifs se doivent d’être des catalyseurs de projets sociaux et sociétaux. Ils doivent permettre d’avancer sur des projets concrets et urgents pour notre société.

En cela, le projet de réhabilitation du village olympique qui sera édifié sur la plaine commune en Seine Saint-Denis en plus de 4500 logements prend tout son sens. Les JOP vont également favoriser l’emploi dans des secteurs comme le bâtiment ou la restauration, mais aussi offrir aux jeunes qui le souhaitent une expérience incomparable en matière de volontariat, extrêmement formatrice. Des programmes de volontaires structurés et cohérents sont un excellent moyen d’œuvrer pour une meilleure cohésion sociale dans des territoires parfois enclavés, comme peut l’être la Seine Saint Denis. Si l’on peut regretter les nombreux rendez-vous manqués des décideurs politiques et des politiques publiques avec la jeunesse, l’occasion des Jeux de les réunir est trop belle pour ne pas en profiter.

Paris 2024 s’est rendu à Bruxelles au mois de mai dernier afin de présenter sa candidature auprès du Conseil de l’UE puis du Parlement européen. Il s’agissait alors d’une première : voyez-vous cela comme un événement marquant de l’aventure ?

LT : C’est un évènement qui porte beaucoup de choses symboliquement. Nous qui œuvrons pour l’unité européenne et le partage de ses valeurs, notamment par le sport, nous sommes très heureux que le Parlement européen, représenté par les membres de son Intergroupe Sport et son président, ait accepté de recevoir la délégation de Paris 2024 et la Ministre des Sports Laura Flessel. Notre Think tank a d’ailleurs œuvré auprès des institutions européennes pour que cette opération aboutisse. La candidature d’une capitale européenne offre de la visibilité et une capacité à toute l’Europe de rayonner. De plus, si le sport reste une compétence marginale de l’Europe, il a été intégré en 2014 au programme Erasmus+ et est donc reconnu pour sa contribution au développement économique et social des territoires de l’Union Européenne. Nous devons construire sur ces bases pour que le sport soit davantage pris en considération dans les politiques publiques, nationales et européennes.





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