Le football français, économiquement, donne satisfaction
1er mai 2012
Noël Le Graët
Président de la Fédération Française
Propos recueillis par Inès Boutar, Chargée de communication, et Maxime Leblanc, Chargé de projets, Think tank Sport et Citoyenneté
A l’occasion du salon Galaxy Foot, qui s’est tenu le 13 avril 2012 Porte de Versailles à Paris, Sport et Citoyenneté organisait une table ronde sur le thème « Le football est-il au bord de la crise financière ? », avec notamment des interventions de Philippe Diallo (Président de l’Union des Clubs Professionnels de Football), Olivier Ferrand (Président et Fondateur de Terra Nova), Laurent Damiani (Directeur de Sporsora) et Virgile Caillet (Directeur de KantarSport). Lors de ce salon, Noël Le Graët, le Président de la Fédération Française de Football, était également présent. Pour Sport et Citoyenneté, il est revenu brièvement sur la situation économique du football français.
On parle aujourd’hui de crise pour caractériser la situation économique et financière du football. Quelle est votre point de vue sur ce point ?
NLG : On peut répondre de deux façons. Il y a une crise financière en Europe. C’est une première réponse. Le football, pour le moment, est assez privilégié, en tout cas si l’on regarde le football français. Nos clubs, dans leur ensemble, se sont mieux comportés sur l’exercice qui s’est terminé l’année dernière que sur l’exercice précédent. Les clubs français sont gérés comme des PME, qui ont des obligations de résultats. Donc le football français, économiquement, donne satisfaction. Sportivement, il y a toujours un lien entre les gros budgets et les résultats. La corrélation est évidente pour beaucoup de clubs européens. Mais il n’y a pas de vraie crise et pour ce qui est des autres pays, j’imagine qu’à terme, les grands clubs reviendront à l’équilibre au niveau de leur budget.
En mentionnant ce bon équilibre du football français, vous faites évidemment référence à la Direction Nationale de Contrôle de Gestion (DNCG), et à son rôle de régulation.
NLG : Effectivement. Imaginez ce qui se passerait si la DNCG n’était pas là. Les clubs déposeraient le bilan. La DNCG est donc un allié précieux. Cette DNCG existe depuis plus de vingt ans et c’est une très bonne chose. C’est souhaitable dans d’autres pays et je crois que cela se fera naturellement.
Vous seriez donc favorable à la création d’une telle autorité de gestion (type DNCG) au niveau européen ?
NLG : Vous pouvez constater qu’aujourd’hui, l’Europe politique ce n’est pas quelque chose de facile. Le football est exemplaire en beaucoup d’endroits, mais il n’est pas parfait.
Ne pensez-vous pas que cela crée un problème d’équité et d’équilibre compétitif entre les clubs et entre les ligues ?
NLG : Certes, mais cela est aussi vrai dans la vie économique classique…