Euro et Citoyenneté : Comment développer la couverture médiatique du sport féminin ?

Fort d’un riche réseau « femme et sport », notre Think tank a choisi pour la cinquième émission « Euro et Citoyenneté » d’aborder le thème du sport féminin.

Après un mois en plein cœur de l’UEFA EURO 2016 et d’une médiatisation intense pour le football masculin il nous semblait important de remettre à l’ordre du jour l’avenir du sport féminin et son évolution médiatique. Pour ce faire, étaient conviés sur le plateau de LCI Candice Prévost, Administratrice du Think tank Sport et Citoyenneté et Directrice Nationale adjointe de l’UNSS et Julian Jappert, Directeur du Think tank Sport et Citoyenneté.

La question de la féminisation de la pratique sportive est un sujet en plein essor depuis une dizaine d’années. Il poursuit son développement, tant au niveau de la pratique qu’au niveau de sa promotion. Le sport est historiquement une activité créée par des hommes, pour des hommes. Ce n’est qu’à partir des années 1960 que le sport féminin prend de l’ampleur. Aujourd’hui, les femmes font pleinement parti du paysage sportif. Elles prennent largement part à la pratique, investissent les postes à responsabilités… Si elle s’améliore, la situation reste cependant encore insuffisante.

Alors, comment développer le sport féminin ? Julian Jappert et Candice Prévost pensent que tous les moyens sont bons, à commencer par une plus grande représentation du sport féminin dans les médias. En effet, la médiatisation semble la « porte d’entrée » comme le souligne Julian Jappert et les choses évoluent : la part du sport féminin dans les médias est passée de 7% à 15% de la totalité des programmes sportifs. Cette évolution a notamment été marquée par les récents succès de la diffusion de al finale du Top 8 sur France 4 ou encore des très bonnes audiences réalisées par W9 lors de la diffusion de la Coupe du monde de football féminin avec un record historique pour le quart de finale France-Allemagne en 2015.  Aussi, selon une enquête Repucom et Sport et Citoyenneté , 47% des Français sont demandeurs pour davantage de football féminin à la télévision, notamment chez les plus jeunes.

Les choses bougent, mais très légèrement et trop lentement regrettent les deux invités de LCI, rappelant au passage que « les stades de football restent des lieux très masculins, des lieux de possession et de pouvoir » jalousement gardés. Le directeur du Think tank déplore notamment le fait que les jeunes filles, bien que nombreuses à pratiquer du sport jusqu’au collège, abandonnent la pratique sportive une fois plus âgées. Candice Prévost insiste, quant à elle, sur l’importance de l’éducation et de la mise en place d’une pratique mixte dès le plus jeune âge, « pour rassembler les pratiquants et les publiques ». Les deux invités s’accordent à dire que seule une combinaison « d’outils et de leviers d’actions » permettra la mise en place « d’un cercle vertueux » et donc au sport féminin de se développer. Enfin, l’accès des femmes aux postes à responsabilités semble essentiel pour Julian Jappert; ce dernier regrette qu’une seule femme soit à la tête d’une fédération olympique en France même s’il rappelle les efforts positifs d’acteurs influents comme la Française des Jeux. C’est d’ailleurs le sens de la campagne HeForShe des Nations Unies (https://www.sportetcitoyennete.com/communiquespresse/2015/cp_he%20for%20she.pdf), soutenue par le Think tank Sport et Citoyenneté (https://www.sportetcitoyennete.com/communiquespresse/2015/cp_he%20for%20she_2.pdf), qui promeut l’égalité des sexes et invite les hommes à occuper un rôle prépondérant et être moteur de changement dans notre société afin de faire évoluer les mentalités dans tous les domaines de notre vie, y comprit le sport.

Le sport au féminin n’est pas plus vertueux que le sport au masculin. En revanche, il est tout autant porteur de valeurs sociales et économiques que le sport au masculin mais il est à ce jour insuffisamment exploité. Prendre conscience et investir sur « l’exploitation » de ces valeurs doit permettre aux acteurs sportifs, médiatiques et économiques de bénéficier d’une palette plus large ou d’un segment supplémentaire en matière de communication. Gageons que l’accueil de la coupe féminine de la FIFA par la France en 2019 saura donner la voix à une génération très « mixed oriented » pour une représentation plus forte et équitable du sport féminin en France. Mais n’attendons pas ces 3 années pour donner au sport (féminin) toute la place qu’il mérite.

Revoir l’émission http://www.dailymotion.com/video/x4juiye_euro-et-citoyennete-la-mixite-dans-le-sport-07-07-2016_sport





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