» De Robert Schuman à la semaine européenne du sport «
9 mai 2016
Adrien Rodrigues
Chargé de mission du Think tank Sport et Citoyenneté
« L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une réalisation d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord des solidarités de fait. ». Il y a 66 ans, Robert Schuman, alors Ministre français des affaires étrangères, posait les bases fondatrices de l’Union européenne à travers sa déclaration du 9 mai 1950. Ce jour devait représenter les espoirs de paix, d’unité, d’égalité, de liberté, de respect des droits de l’homme, de démocratie et de reconstruction d’un continent assis sur ses cendres. Depuis 1985, le 9 mai est devenu le jour de la fête de l’Europe censé symboliser cette construction politique unique qu’est l’Union européenne. Aujourd’hui, cette image d’une UE porteuse d’espoir, de paix et d’ouverture d’esprit est passablement égratignée.
Après les crises économiques et financières, ce sont des crises politiques et sociales qui détériorent encore plus le peu d’unité restant. Crise des migrants, crise de confiance envers les institutions, Brexit, tensions internationales, terrorisme, montée des partis populistes et extrémistes, la liste non-exhaustive des problèmes de l’UE est très alarmante.
S’il semble important de fêter l’Europe, il est encore plus urgent de la repenser. C’est d’ailleurs en intégrant les différentes parties prenantes de la société civile à cette réflexion que les liens entre l’UE et ses citoyens pourront être resserrés.
Le sport a la capacité de contribuer à la renaissance du vieux continent. Vecteur de croissance économique, de lien social, de développement durable, d’éducation, il peut jouer un rôle clé dans cette reconstruction. En effet, il constitue un puissant levier tant par les valeurs qu’il incarne (solidarité, dépassement de soi, respect, etc.), que par son fort impact sociétal. Parler de sport permet d’aborder des thématiques telles que la santé, la mixité, la cohésion sociale, le volontariat ou bien encore la lutte contre les discriminations . Ainsi, il doit prendre une place essentielle dans la politique européenne.
C’est en 2007 que l’UE a abordé pour la première fois la thématique du sport via son « livre blanc» censé donner des orientations stratégiques sur le rôle du sport au sein de l’Union, notamment au niveau social et économique. Consécutivement, le traité de Lisbonne attribua à l’UE des compétences d’appui en la matière, créant ainsi pour la première fois, le poste de Commissaire européen des Sports. Depuis lors, les événements tels que le Forum européen du Sport, le programme Erasmus + sport (qui finance des projets mettant en lien le sport et la société) ou la semaine européenne du sport sont devenus des rendez-vous européens incontournables. C’est également au travers de grandes compétitions sportives organisées sur son territoire que l’Europe pourra rassembler et promouvoir ses valeurs, intrinsèquement liées à celles du sport.
Aujourd’hui plus que jamais, il est plus que légitime d’espérer que notre UE convalescente fasse la part belle au sport, car il permet ces réalisations concrètes et cette solidarité dont parlait Schuman il y a 66 ans.