De la prise de conscience à la mise en œuvre : comment se former à l’écoresponsabilité dans le sport ?

Crédit photo : Baptiste Romero

Face à l’urgence climatique, le sport doit jouer un rôle clé dans la transition écologique. Les 12 et 13 mars derniers, l’Hôtel de ville de Lyon a accueilli l’édition 2025 des États Généraux Sport Planète. Soutenu par MAIF et la ville de Lyon, cet événement a rassemblé plus d’une centaine d’acteurs du sport et de la formation autour d’un enjeu central : dépasser la sensibilisation pour éduquer et former l’ensemble des parties prenantes de l’écosystème sportif aux enjeux de la transition socio-environnementale.

“One health : une seule santé”

Cette formule de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) illustre les défis auxquels nos civilisations font face. Le dérèglement climatique s’intensifie chaque jour, et ses effets sont déjà responsables d’un décès sur huit en Europe. Comment changer la donne ? Comment le sport peut-il entreprendre une révolution systémique pour contribuer à atténuer cette situation ? Le sport doit redevenir un allié de la nature, retrouvant ce lien intrinsèque avec l’environnement que le libéralisme économique et la commercialisation croissante ont distendu

C’est par ces constats que s’est ouverte la session plénière des Etats généraux Sport Planète 2025. Avec un parti pris : c’est par l’éducation et la formation de l’ensemble de ses parties prenantes que le mouvement doit s’opérer. Ce qui pose d’emblée la question des formations existantes ou à inventer, des maquettes à modifier ou à construire, des outils d’évaluation à partager ou à diffuser. Que ce soit lors des ateliers ou lors des tables rondes, les intervenants se rejoignent pour souligner la nécessité de faire évoluer les offres de formation (initiale, alternée, continue) actuellement disponibles dans le système éducatif (scolaire, universitaire, fédéral). Les initiatives existent, à l’image du Diplôme Universitaire Sport Environnement Climat créé l’an dernier à l’Université Savoie-Mont-Blanc ou encore de l’évolution du Mastère spécialisé MS MOS d’Audencia, qui consacre aujourd’hui en moyenne 50% de ses enseignements au sujet RSE. Mais les réticences au changement n’en demeurent pas moins réelles, qu’elles émanent des responsables pédagogiques, des professionnels eux-mêmes ou encore des acteurs sportifs, qui n’ont pas encore tous pris la mesure des enjeux selon Gilles Erb, président de la Fédération Française de Tennis de Table et grand témoin de la journée.

Finalement, les intitulés des ateliers de l’après-midi reflètent les enjeux qui demeurent à relever :

  • Repenser et adapter les maquettes de formation pour intégrer les enjeux environnementaux et sociétaux
  • Transformer l’essai des démarches RSE grâce à la montée en compétences de tous les métiers du sport
  • Faciliter l’accès à la formation pour les acteurs du mouvement sportif non professionnalisés (plus de 8 associations sportives sur 10 fonctionnent sans salarié)
  • Prendre en compte les enjeux environnementaux dans la formation des professionnels du sport
  • Créer de la transversalité et des synergies entre les formations, à partir d’ancrages spécifiques (gestion des déchets, gestion des ressources, alimentation, transport…)

Cette urgence environnementale ne doit cependant pas occulter les enjeux sociaux qui traversent également les organisations, et qui, s’ils sont pris en compte, contribueront eux aussi à une société en meilleure santé. Une vision systémique du sport dans la société que notre Think tank promeut à travers ses réflexions et actions.





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