Crise de la Covid19 : une bonne nouvelle pour le sport en Europe ?
Le 10 février 2021, une Résolution sur l’impact du COVID-19 sur la jeunesse et le sport a été soumise au vote lors de la session plénière du Parlement européen. Elle a été adoptée par 592 voix pour, 42 contre et 57 abstentions. Le 27 janvier 2021, la Commission Culture du Parlement européen s’était déjà exprimé, favorablement, en faveur de la résolution, par 25 voix pour, 2 contre et 2 abstentions.
Nul ne contestera l’impact, économique et social, de la pandémie de la COVID-19 dans le domaine du sport. L’ensemble du secteur a été durement touché, et ce à tous les niveaux : le sport professionnel, le sport amateur, les salles de sport, les athlètes, les entraîneurs, les bénévoles, les événements sportifs, les médias, etc. Cette résolution appelle les parties prenantes européennes à intensifier leurs efforts pour limiter les effets négatifs de cette crise sur la jeunesse et le sport, à un moment où ces derniers sont au centre de l’actualité et des considérations. Le secteur du sport a en effet besoin d’une stratégie solide et d’une coopération renforcée entre les États membres et l’UE.
Sport et Citoyenneté a participé activement au processus décisionnel de la résolution, conseillant le groupe Verts/ALE dans son positionnement au Parlement européen. Notre expérience et notre connaissance du milieu sportif nous a permis de mettre en avant la nécessité d’inclure le secteur du sport dans les instruments nationaux de relance ainsi que dans les programmes européens de financement et le besoin d’une reconnaissance accrue de la mesure de l’impact social du sport.
D’une part, il est évident que soutenir le sport et l’activité physique consoliderait la réponse de l’UE à la pandémie. Le sport est un outil primordial pour doper l’immunité contre les maladies et prévenir les conséquences d’un mode de vie sédentaire, imposé par les mesures de restriction nécessaires à la gestion de la crise. Le sport nécessite donc une approche globale et un effort coordonné des États membres et de l’UE pour intégrer l’ensemble de ses bienfaits aux politiques publiques. A ce titre, les différents mécanismes de financements (fonds nationaux, fonds structurels européens, plans nationaux de relance, programme de santé de l’UE) devraient constituer la première étape du soutien au secteur sportif et à ses acteurs.
D’autre part, notre expérience nous a permis de saisir l’importance de l’impact social du sport, en termes de santé publique, d’inclusion sociale ou encore de cohésion. Il nous apparait alors primordial de différencier explicitement les impacts économiques et sociaux. Utiliser les mêmes outils pour mesurer l’impact socio-économique du sport aurait pour conséquence de mesurer de son impact économique au détriment de ses aspects sociaux, à un moment où ce secteur doit prendre toute son importance dans le maintien du lien social entre nos concitoyens. En effet, si les impacts économiques du contexte actuel ne sont pas à négliger, de nombreux outils, méthodologies et acteurs existent déjà et en facilitent mesure. A l’inverse, mesurer l’impact social du sport, et particulièrement de la COVID-19 sur le sport, nécessite de nouveaux outils, une méthodologie propre et un suivi spécifique, consécutif d’un soutien et de financements approfondis.
Nous soutenons pleinement la résolution présentée par Sabine Verheyen, et nous sommes honorés d’avoir pu y contribuer. En effet, le point 22 « invite la Commission et les États membres à renforcer leur accompagnement de la reprise du secteur du sport » par le biais des programmes européens de financement et garantit « l’accès du sport au mécanisme de relance et de résilience, au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen et au programme EU4Health ». Une approche européenne pourrait donc voir le jour pour aider le secteur sportif, notamment l’intégrant dans le plan de travail de l’UE pour le sport 2021-2024.
Concernant le point 23 de la résolution, appelant à une évaluation approfondie de l’impact de la pandémie COVID-19 sur le secteur sportif, nous nous félicitons de la séparation nette entre l’impact économique et social. Néanmoins, nous réitérons notre volonté de faire de l’impact social la pierre angulaire des politiques de soutien au secteur sportif et notre souhait qu’il bénéficie d’un soutien spécifique.