« Construire un nouveau modèle économique, structurant et différenciant pour le sport au féminin »

Nouveau partenaire de notre Think tank, LES NEPTUNES DE NANTES est un club professionnel de handball et de Volley-Ball de haut-niveau 100% féminin. Filiale du Groupe REALITES, groupe de développement territorial, la société Les Neptunes de Nantes entend contribuer au développement et à la valorisation du sport professionnel féminin comme le souligne Laurent GODET, Directeur général de RÉALITÉS Sport et Président délégué « Les Neptunes de Nantes ».

 

Pour quelles raisons avez-vous choisi d’investir dans le sport professionnel féminin et quel sens donnez-vous aux partenariats que vous nouez ?

LG : Actionnaire principal des Neptunes de Nantes, Le groupe RÉALITÉS est une entreprise à mission. Depuis 2021, le groupe a développé « Utiles maintenant », avec un engagement fort qui est « Être utile partout, tout le temps, au développement intelligent des territoires ». Nous avons conscience que le sport est un des rares lieux où l’on peut créer une émotion collective, un défi à relever ensemble, indépendamment de qui on est et d’où l’on vient. En ce sens, nous sommes une entreprise qui s’intéresse à la vie de la Cité. L’égalité femme/homme est un élément central de l’ADN des Neptunes. Nous l’encourageons à tous les niveaux et il structure l’investissement que nous portons dans le sport

 

Quelle est la stratégie de développement des Neptunes de Nantes ?

LG : Les Neptunes ont intégré le handball (anciennement Nantes Atlantique Handball) en 2021 et le volley-ball (anciennement Volley-Ball Nantes) en 2022. La structuration des Neptunes est un modèle unique en Europe pour le sport au féminin.

Nous voulons accompagner à structurer le sport au féminin. Il ne bénéficie pas d’une organisation similaire au sport masculin alors qu’il contribue pourtant au rayonnement des territoires. Nous voulons faire bouger les choses, en concevant un nouveau modèle économique, structurant et différenciant. Notre ambition est de viser l’excellence et de valoriser le sport au féminin. Nous avons par exemple créé une « bulle de performance » autour des Neptunes, avec la présence d’un staff compétent et complet (technique, médical, etc.) afin d’offrir aux athlètes les meilleures conditions possibles.

Plus largement, la qualité d’entreprise à mission a permis au club de déclarer sa raison d’être à travers plusieurs objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux. Toutes nos actions poursuivront désormais six objectifs :

  1. Accompagner les femmes dans toutes les étapes de leur parcours de vie.
  2. S’engager à promouvoir l’égalité des chances.
  3. Développer des voies d’excellence pour les femmes.
  4. Faire de l’équipe des Neptunes un catalyseur pour l’inclusion par le sport amateur.
  5. Embarquer nos partenaires dans des démarches responsables portées par les Neptunes de Nantes
  6. Organiser des évènements à l’impact environnemental minimisé, et compenser les émissions de CO2 de l’activité de l’équipe professionnelle.

L’éducation populaire, la formation, le handicap, la place de la femme dans le sport et la société, l’environnement constitueront notre feuille de route dès la saison 2022-2023. Nous voulons créer de l’adhésion autour de ce dispositif RSE ambitieux, en y associant les partenaires économiques, le tissu associatif et les collectivités territoriales.

 

Le GROUPE REALITES est engagé dans la rénovation du Stade Bauer à Saint-Ouen. En quoi un projet d’équipement sportif comme celui-ci peut-il être structurant pour une collectivité ?

LG : Aujourd’hui, les collectivités n’ont plus les moyens d’investir dans des structures sportives, souvent trop peu utilisées. Ces équipements doivent être portés par le secteur privé, afin que ces lieux deviennent des lieux sportifs mais pas seulement. Nous voulons développer des espaces pouvant générer une activité économique permanente, qui puisse revenir ensuite au club. Et offrir, par ce type de projet, une nouvelle manière de vivre dans le quartier.

C’est ce que nous avons imaginé à Saint-Ouen avec la rénovation du Stade BAUER : un stade rénové de 10 000 places et la création d’un ensemble immobilier (espaces de travail collaboratifs, bureaux, commerces, services de santé, enseignements supérieurs, loisirs, …).

 

C’est dans cette même philosophie que nous portons à Nantes notre projet d’ARENA ? 100% privée, dédiée au sport de haut-niveau féminin en Europe d’ici 4 ans.

En matière d’équipements, nous portons aussi des concepts innovants à travers nos filiales UP2PLAY (complexes d’activités de loisirs sportifs) et Vista Santé (centres sport-santé). Ce sont des lieux de convivialité, accessibles à tous les publics. Pour la partie santé, l’idée est de passer d’une logique curative à une logique préventive, et d’inverser la tendance actuelle de progression de la sédentarité. Tout le monde a intérêt à avoir un mode de vie actif, afin de limiter les dépenses de santé dans le futur. Avec Vista Santé, nous proposons des équipements de pointe et une prise en charge sur mesure par une équipe pluridisciplinaire (kinésithérapeute, ostéopathe, podologue, sophrologue, etc.). Un des enjeux de cette innovation est de se détacher d’un modèle français cloisonné (structure santé/structure bien-être) et d’offrir la possibilité de regrouper une grande variété d’équipements au même endroit. C’est en ce sens que VISTA SANTE s’intègre dans notre bulle de performance des staffs techniques.

 

Sport et Citoyenneté mène un projet européen tourné vers le développement de « villes actives ». En tant que professionnel du développement territorial, quelle en serait votre conception ?

LG : La question de la densité des espaces urbains est aujourd’hui au centre de nos préoccupations. Il est nécessaire de repenser la ville tout en stoppant l’étalement urbain. Le Professeur Carlos Moreno, chercheur et expert urbain, parle de la « ville du quart d’heure », où les six fonctions sociales essentielles (habiter, travailler, s’approvisionner, se soigner, s’éduquer, s’épanouir) sont accessibles dans un périmètre de 15 minutes. Il faut donc se réinventer, réfléchir à de nouveaux projets et, forcément, inclure le sport et l’activité physique dans ces réflexions.

 

Votre groupe et notre Think tank se sont rapprochés pour renforcer l’impact du sport dans la société. Quelles sont les raisons de cet engagement, ainsi que les projets que vous souhaitez développer à nos côtés ?

LG : Nous défendons l’action collective, le besoin de réfléchir ensemble. Nous avons donc besoin de votre Think tank, de votre expertise et de votre réseau pour progresser encore dans nos réflexions. Nous pensons aussi que Sport et Citoyenneté peut nous aider à renforcer la visibilité du sport féminin. Des efforts sont réalisés sur ce sujet, mais il reste encore beaucoup à faire. C’est un cercle vertueux à mettre en route. Il faut casser les codes, éduquer dès le plus jeune âge pour que notre société bouge et soit plus égalitaire. Nous sommes convaincus que Sport et Citoyenneté peut nous aider à agir dans cette voie.





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