3 points à retenir de la conférence « Jeunes sportifs, pour ne plus avoir à choisir entre sport et études »
Le mardi 21 janvier 2020 – Stade Charléty – Paris
Le Think tank Sport et Citoyenneté et Acadomia se sont associés pour réaliser un rapport sur le thème : « Jeunes sportifs : pour ne plus avoir à choisir entre sport et études ». En marge de la publication de ce rapport, un petit-déjeuner débat a été organisé au Stade Charléty, ce mardi 21 janvier 2020, en présence d’un panel d’experts.
Julian Jappert, Directeur Général du Think Tank Sport et Citoyenneté, a d’abord rappelé les principaux enjeux de la thématique, et son importance au cœur d’un agenda sportif dense jusqu’aux Jeux Olympiques 2024. Philippe Coléon, président d’Acadomia, a ensuite introduit le sujet en soulignant « l’excellence » des jeunes sportifs de haut niveau et en rappelant que la société devait « s’inspirer du sport ».
Le rapport, réalisé en collaboration par Sport et Citoyenneté et Acadomia, a ensuite été présenté par Antoine Panicali, Directeur du développement du Think tank. Ce dernier est revenu sur les principaux enjeux du double projet pour les sportifs. Les cinq recommandations présentes dans le rapport ont ensuite été détaillées à l’auditoire.
Suite à la présentation de ces préconisations, Julian Jappert a sollicité le point de vue des différents experts présents pour l’occasion. Brigitte Deydier, ancienne sportive de haut niveau et Conseillère Experte Haute Performance à l’Agence Nationale du Sport, Pauline Dubois-Graffin, cheffe de cabinet du Délégué interministériel au développement de l’apprentissage dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et Baptiste Malherbe, Directeur général de l’AJ Auxerre, ont notamment pu dévoiler leur point de vue et leur expérience sur le sujet.
Les échanges se sont poursuivis avec Franck Leclerc, Président de la FNASS (Fédération nationale des associations et syndicats de sportifs), Philippe Diallo, Directeur général de l’UCPF (Union des clubs professionnels de football) et Président du CoSMoS (Conseil social du mouvement sportif), Cédric Roussel, député des Alpes-Maritimes et secrétaire de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, Guillaume Naslin, Délégué général du Fondaction du Football, et Gladys Bézier, chargée des questions de formation au Comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Ces riches échanges ont permis d’appréhender l’ensemble des parties prenantes du double projet et d’évoquer l’ensemble de ses aspects, du sportif au professionnel en abordant également le projet personnel et citoyen des sportifs de haut niveau.
Les 3 points clés du débat
1- Le double projet, une nécessité progressivement intégrée
30 % des sportifs auraient décidé d’arrêter leur pratique de haut niveau faute de pouvoir la concilier avec leur scolarité. Si les indicateurs de suivi des sportifs manquent, les chiffres sont éloquents. Devant le faible nombre de sportifs à accéder au niveau professionnel, il est urgent de considérer en priorité la constitution d’un double projet associant la performance à un objectif scolaire et professionnel.
L’ensemble des acteurs s’accorde sur la nécessité de promouvoir ce double projet. Entre l’échéance de Paris 2024 et l’émergence de nombreux supports numériques, de nombreuses opportunités existent et doivent être saisies pour accélérer les efforts entrepris sur la thématique de la reconversion. Comme le souligne Philippe Diallo, la France est à la pointe sur ces enjeux et de nombreuses initiatives voient le jour pour accompagner les sportifs au quotidien. Pour autant, beaucoup reste à faire afin que les différentes parties prenantes de l’univers sportif placent le double projet au rang des priorités.
2- Des solutions innovantes pour concilier projet sportif et personnel
L’opposition entre les études et la performance sportive a vécu. Aujourd’hui, les sportifs et leur entourage doivent comprendre que ces deux aspects peuvent être conciliés et qu’une vie scolaire ou professionnelle épanouie est également profitable en matière de performance.
L’AJ Auxerre a notamment compris cette nécessité, et a décidé de mettre en place une solution sur-mesure pour les pensionnaires de son centre de formation. En collaboration avec Acadomia, spécialiste du soutien scolaire, le club bourguignon a placé le double projet et la réussite scolaire de ses élèves au centre de ses préoccupations. L’objectif est de proposer des solutions individualisées aux apprentis footballeurs, en fonction de leur situation et de leurs appétences. Parfois ignorées, les aspirations des jeunes sportifs sont une condition indispensable de réussite et l’ensemble des intervenants a reconnu la nécessité de les prendre en compte et de les valoriser.
Selon Guillaume Naslin, Délégué général du Fondaction du football, cette action doit même être accompagnée par la construction d’un « triple projet », axé sur le parcours citoyen. C’est ce qui a motivé son organisation à intervenir dans les clubs sur des enjeux de société comme la lutte contre l’homophobie, et de multiplier les initiatives pour décloisonner les sportifs et encourager le « développement humain » de ces jeunes coupés de leur famille.
3- L’indispensable collaboration entre les parties prenantes
Le petit-déjeuner débat organisé par Sport et Citoyenneté et Acadomia a permis de mettre en relation des acteurs parfois éloignés. Une réponse pertinente et individualisée aux besoins de reconversion des sportifs ne peut être que le fruit d’une action collective et partagée.
Les intervenants présents ont unanimement appelé à une collaboration globale sur les différents enjeux du double projet. Comme précisé par le député Cédric Roussel, les acteurs économiques ont un rôle important à jouer sur les problématiques de reconversion.
Surtout, il appartient à l’ensemble des acteurs de la branche de se réunir pour proposer des indicateurs fiables et adaptés de suivi scolaire et professionnel des athlètes. C’est l’un des axes de la démarche portée par Sport et Citoyenneté et Acadomia, et de la vision développée par les participants.