« La candidature de Paris 2024 présente des avantages considérables sur le plan de l’éco-responsabilité »

Propos recueillis par Théo Kouteynikoff, chargé de mission au Think tank Sport et Citoyenneté

 

Didier LEHENAFF, président de SVPlanète (Un sport vert pour ma planète bleue), vice-président de Sport and Sustainability International (SandSI) et membre de notre comité scientifique, nous présente les Eco-Games de Paris qui se déroulent les 29 et 30 mai à l’INSEP et  le 31 mai au lac Daumesnil. 

 

 

Quel est le concept des Eco-games et qu’est-ce qui les caractérisent ?

Ce sont à l’origine des évènements sportifs alternatifs. Ils se distinguent des autres évènements sportifs car ils sont « éco-conçus ». La plupart des évènements intègrent les problématiques de recyclage des déchets, d’utilisation de l’eau, de développement durable ou d’émissions de co2 en aval du processus de conception, et c’est là où les Eco-Games se distinguent car ce sont des éléments qui sont à la genèse de leur création. Ils sont également « co-construits », c’est-à-dire que parmi les gens qui participent à leur organisation, il y a une réelle horizontalité et un partage des responsabilités. Toutes les parties prenantes de l’organisation sont associées au processus de décision et de construction, et tout le monde est donc responsable.

L’organisation des Eco-Games se faisaient plutôt en milieu rural ou périurbain jusqu’en 2015, quand la mairie du 13ème arrondissement de Paris nous a contacté en 2014 car elle se désirait mettre en œuvre une politique d’éco responsabilité dans le domaine du sport. C’était donc un premier évènement un peu particulier en 2015, qui a été reconduit en 2016 à l’occasion de la semaine européenne du développement durable. Cette année, les Eco-Games de Paris s’inscrivent dans le cadre de la candidature de Paris aux JO 2024. Le comité d’organisation de Paris 2024 nous a d’ailleurs soutenus, ainsi que l’Institut National du Sport de l’Expertise de la Performance (INSEP) qui nous accueille cette année.

Nous avons donc une sorte de trinité dans l’organisation des Eco-Games Paris puisque le comité d’organisation de Paris 2024 et l’INSEP se sont joints au comité d’organisation traditionnel. Celui-ci comprend chaque année l’association SVPlanète dont je suis le président et AMOS Sport Business School dont les étudiants conçoivent et organisent avec nous les Eco-Games. Cette année voit également l’addition de l’association « Du Flocon à la Vague » qui est une association très importante qui rassemble plusieurs sportifs de haut niveau, orientée notamment autour de la thématique de l’eau.

Comment sont organisés les Eco-Games cette année ?

Ils sont divisés en trois jours. Aujourd’hui, Lundi 29 mai, est le premier jour et sera dédié à l’organisation d’une grande conférence toujours articulée autour de notre grande idée « Quel sport pour quelle planète demain ? ». Nous aurons trois tables rondes autour de trois thématiques qui sont le Sport et l’eau, le sport et les transports et les liens entre environnement, santé et sport. Ensuite le Mardi 30, nous avons organisé ce que l’on appelle un « Kids Day ». Nous avons invité des établissements scolaires d’Île de France à l’INSEP, où nous organisons différents types d’activités sportives, tout en préservant l’idée de sensibiliser et d’éduquer à l’écologie et autour de nos trois grandes thématiques qui sont l’Eau, les Déchets et les Défis de Développement Durable. Dans toutes les activités sont intégrées une responsabilisation des participants, à travers par exemple le recyclage de déchets ou l’utilisation raisonnable de l’eau. Enfin le Mercredi 31, qui est le troisième et dernier jour des Eco-Games, nous avons une journée grand public qui ne se déroule pas à l’INSEP mais autour du lac Daumesnil. L’idée de cette journée est, pour les volontaires, d’interpeller les usagers de cet espace naturel à propos des thématiques du sport, de l’écologie et de l’éco-responsabilité.

Vous êtes cette année soutenus par le comité d’organisation de Paris 2024. Que pensez-vous de la candidature de Paris ?

En effet Paris 2024 nous soutient énormément et nous apporte une couverture médiatique importante même si nous nous attachons plus à la qualité de nos interactions avec notre public. Cela dit nous ne sommes pas allés chercher ce soutien dans ce but, il s’est plutôt fait naturellement, par la convergence de nos idées.

Pour ce qui est de la candidature, j’ai évidemment un avis construit car je suis également Vice-Président de Sport and Sustainability International, où nous suivons tous les grands évènements planétaires. J’ai une opinion positive et optimiste sur la candidature de Paris. Il me semble qu’elle présente des avantages considérables sur le plan de l’éco responsabilité. Tout d’abord elle est humaine, dans le sens où elle a réussi à rassembler les acteurs du monde du sport autour de cette candidature, mais aussi dans le sens où elle est raisonnable. En effet elle s’appuie sur de nombreux sites et équipements existants, et ce qui sera construit pourra être recyclé en logements. Ensuite, la zone géographique des jeux est très compacte, ce qui limite l’impact écologique des transports liés au déplacement des athlètes et des populations présentes durant les jeux. La problématique de l’eau, chère à mes yeux, a également été prise en compte par la ville de Paris depuis plusieurs années, où tout a été envisagé pour rendre potables les eaux à Paris et autour de Paris. Enfin, je pense que la configuration et les sites prévus pour l’accueil des épreuves des jeux permettent réellement de mettre en valeur la ville de Paris grâce à l’utilisation de monuments et endroits prestigieux. Cette déclinaison à travers un angle différent séduira sans doute la population planétaire qui suivra les Jeux.





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