« Avec Cap Asso, la région est partenaire du mouvement sportif comme nulle part ailleurs »
Vendredi 24 mai, la Région Centre Val de Loire propose une journée dédiée au réseau des animateurs sportifs de la région et de leurs structures. Au centre des débats, la problématique de l’emploi associatif sportif, avec notamment une présentation des dispositifs de soutiens et d’accompagnement proposés par la Région. Entretien avec François Bonneau, Président de la Région Centre Val de Loire, qui ouvrira la table ronde « L’emploi associatif dans le sport : un secteur en pleine mutation » organisée l’après-midi en partenariat avec Sport et Citoyenneté. Informations et inscription
Comment se situe la région Centre-Val de Loire en matière d’emplois dans le sport ? Quelles sont les dynamiques rencontrées actuellement sur votre territoire ?
FB : Nous avons dans notre région une très belle dynamique sportive portée par les associations ; nous comptons 82 000 emplois associatifs et plus d’un million de pratiquants, dont 600 000 licenciés. Ce dynamisme est porté par un développement des structures, dans une logique de proximité. Cela est indispensable car on voit bien aujourd’hui que nos concitoyens sont plus que jamais attachés à la présence de structures sur leurs territoires et à l’équilibre urbain/rural. Ainsi, la Région finance, en partenariat avec les intercommunalités et les communes rurales très mobilisées sur le sujet, la construction de gymnases, la rénovation des stades, etc. afin d’aller au plus près de nos concitoyens.
En matière d’emplois-formations, nous avons été la première région à mettre en place un opérateur de formation dans le domaine du sport, via le CREPS de Bourges. Nous consacrons aujourd’hui 200 000 euros par an à ce sujet, ce qui est assez significatif de notre engagement. Nous proposons des sessions de formation aux diplômes d’État, des systèmes de validation des acquis de l’expérience… ce qui permet d’inscrire 68% de ces activités de formation dans notre Plan régional de la formation. Il y a donc une vraie dynamique sportive régionale, de proximité et de diversité.
Parmi les dispositifs d’accompagnement figure le « Cap’Asso ». Pouvez-vous nous en rappeler le principe ?
FB : Cap’Asso est un dispositif d’aide à l’emploi créé en 2005. Il permet d’accompagner les associations qui souhaitent se développer et proposer des services de qualité. Le projet est sélectionné sur dossier et a pour obligation d’être viable, pérenne et porteur d’emploi. Avec ce dispositif, la Région s’engage à financer un CDI pendant 3 ans, renouvelable 2 fois. On ne parle pas d’une simple création de poste mais d’une vraie démarche professionnelle, avec un accompagnement et une analyse des potentialités de développement du club. À quoi cet emploi va servir ? Comment le dispositif sera-t-il utile à la personne, en fonction de son profil ? Nous sommes dans une démarche professionnelle exigeante, qui permet de créer des postes utiles pour les clubs et pour les personnes qui en bénéficient. Nous sommes à ce jour la seule Région à proposer un tel dispositif.
14 ans après sa création, quel bilan faites-vous de « Cap’Asso »? Comment les acteurs du sport se sont-ils appropriés cet outil ?
FB : À la création du dispositif, nous accordions 75 contrats d’appui aux associations par an. Aujourd’hui, nous sommes aux alentours de 130 dossiers. C’est une belle tendance, et bien que ce soit un dispositif qui demande un certain effort financier à la Région, il est à nos yeux particulièrement efficace. De plus, quand une demande de renouvellement est déposée, on examine la possibilité de réduire le niveau d’intervention de « Cap Asso » (via les fonds propres de l’association ou l’appui de nouveaux partenaires). Cela nous permet de réinvestir ces crédits dans de nouveaux « Cap Asso ». Actuellement, cela représente un budget annuel de 9 millions d’euros.
Grâce à ce dispositif, ce sont depuis 14 ans des milliers d’associations sportives ou culturelles qui ont été soutenues dans le développement de leur activité, et ce au bénéfice de la population. Avec « Cap Asso », la Région est partenaire du mouvement sportif comme nulle part ailleurs, et surtout partenaire de la pratique sportive de proximité.
A l’échelle nationale, l’emploi sportif est assez dynamique mais demeure fragile, notamment dans sa capacité à pérenniser les emplois. Comment à vos yeux, peut-on au mieux accompagner les acteurs du sport dans leur démarche de professionnalisation ?
FB : Je pense que la suppression des emplois aidés a été pour beaucoup de clubs une difficulté importante. Aujourd’hui, un certain nombre de préoccupations peuvent gêner la dynamique au niveau national. Je pense qu’il est urgent que le gouvernement affirme concrètement son attachement au développement du mouvement sportif de proximité. C’est un élément essentiel pour la vie sociale de nos territoires et pour notre pays, d’autant plus avec la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024.
Propos recueillis par Sylvain Landa