Analyser les impacts socio-économiques
Nathalie Daley, Docteur, Directrice « Economic Advisory », Deloitte France
Les méthodes d’analyse des impacts socio-économiques visent à étudier les retombées sur l’économie d’un pays associées aux activités d’une entreprise, d’une filière ou d’un projet d’investissement. Ces retours qualitatifs et quantitatifs sont désormais indispensables afin d’affirmer la pertinence d’un projet, d’un investissement ou encore d’une politique publique.
On distingue classiquement trois types d’effets. Les premiers, dits directs, résultent directement de la production générée par une activité. Il s’agit plus particulièrement des emplois directs, de la valeur ajoutée et des recettes fiscales liés à l’activité. A ces premiers effets s’ajoutent d’autres impacts socio-économiques liés à une entreprise ou une filière. En effet, outre les revenus générés par les acteurs d’une filière et liés à leurs activités, ils injectent également des flux monétaires dans l’économie française. Ces flux résultent des achats directs qu’ils font auprès de leurs fournisseurs et prestataires de services, qui évoluent dans diverses activités (par exemple l’entretien, la réparation, la maintenance, le carburant, etc.). Par le biais de leurs achats, les acteurs d’une filière entraînent trois types d’impacts :
- Des impacts directs sur les secteurs qui leur fournissent des biens et des services. Ces impacts représentent le chiffre d’affaires qu’ils génèrent auprès de ces fournisseurs et les emplois ;
- Des impacts indirects sur d’autres secteurs productifs de l’économie qui résultent du fait que les fournisseurs directs d’une filière ont eux-mêmes des fournisseurs qu’ils sollicitent et qui à leur tour achètent à d’autres, etc. Cette interdépendance sectorielle entre les différents secteurs de l’économie crée des richesses et des emplois au-delà de ceux générés par les fournisseurs directs des acteurs d’une filière ;
- Des impacts induits dus aux dépenses de consommation des ménages du fait de l’augmentation de leurs salaires et aux dépenses de l’administration publique liées au surplus de recettes fiscales.
Illustration des différents flux et impacts générés par les dépenses des acteurs de la filière des courses hippiques et les consommations finales (Illustration Deloitte)
La méthodologie dite « input-output » permet d’estimer les retombées économiques générées par les flux monétaires injectés par les acteurs d’une filière dans l’économie française. Ce modèle permet d’évaluer la valeur additionnelle introduite par les acteurs d’une filière dans les autres secteurs de l’économie française, au-delà de la filière elle-même. Les effets liés à la filière peuvent être exprimés en termes de chiffre d’affaires, de valeur ajoutée, d’emplois et de taxes. La valeur ajoutée générée par une filière dans l’ensemble de l’économie peut être rapportée au PIB afin d’obtenir le poids cette filière en France.
Nous réalisons de cette manière de nombreuses études dans le domaine du sport et plus largement dans l’ensemble des autres secteurs économiques.
Illustration de la décomposition des effets au niveau sectoriel et de la dynamique de propagation des effets à l’ensemble de l’économie (Illustrations Deloitte)
Pour aller plus loin :
Notre page dédiée à l’impact social du sport.