3 points à retenir de la conférence :

« Sport et Objectifs de Développement Durable (ODD) : L’exemple de la lutte contre le changement climatique »

7 octobre 2022

Le Carreau du Temple – Paris

 

De nombreuses personnalités politiques, associatives et sportives ont assisté vendredi 7 octobre à la conférence-débat « Sport et Objectifs de Développement Durable (ODD) » coorganisée par le Think tank Sport et Citoyenneté et le cabinet Oxygène, à l’occasion de la parution du dernier numéro de la revue Sport et Citoyenneté.

Dans un formidable écrin – le Carreau du Temple, transformé en espace sportif à l’occasion de l’accueil de l’étape française du World Tour de basket 3×3 – cette après-midi d’échanges se donnait pour objectif d’interroger la responsabilité du sport dans la poursuite des grands défis mondiaux, en particulier ceux liés à la transition écologique. Elle a réuni divers acteurs (Parlement européen, ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, Fédération Française de Basket Ball, Agence Française de Développement, Surfrider Foundation Europe, Tony Parker Academy, ANESTAPS…) dans le but de favoriser les échanges d’expériences et de contribuer ainsi aux réflexions actuelles en matière de transition écologique et énergétique.

En ouverture, Julian Jappert, Directeur général, et Sylvain Landa, Directeur éditorial, ont présenté le dernier numéro de la revue Sport et Citoyenneté, consacrée à la contribution du sport aux Objectifs de Développement Durable. Adoptés par les Nations Unies en septembre 2015, les ODD constituent un ensemble de 17 objectifs à atteindre pour lutter contre la pauvreté, réduire les inégalités et protéger la Planète d’ici 2030. Alors que le sport a été reconnu par les Nations Unies comme un élément important du développement durable en raison de sa contribution croissante au développement et à la paix ; à l’autonomisation des femmes et des jeunes, de l’individu et de la collectivité ; et à la réalisation des objectifs de santé, d’éducation et d’inclusion sociale, il est essentiel que les acteurs du sport s’approprient ce cadre d’action partagé. Une telle démarche permet de dynamiser les actions conduites et de prendre conscience de leur utilité. Elle facilite aussi l’analyse des impacts recherchés et produits, grâce à une grille partagée d’objectifs et d’indicateurs et fonde ainsi une approche commune entre les pays, facilitant les collaborations et les synergies.

Plusieurs personnalités ont ensuite été invitées à réagir et à partager leurs expériences sur ce sujet, à l’image des Eurodéputés Éric Andrieu et Catherine Chabaud, de la Cheffe de la mission des affaires internationales et européennes du ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques Solène Charuau ; de la responsable de la cellule « Lien Social » de l’Agence Française de Développement Céline Gilquin ; du Vice-président de la Fédération Française de Basket Ball Jean-Pierre Hunckler ; du responsable « Sport » de Surfrider Foundation Yann Leymarie ; de la présidente déléguée de Tony Parker Academy Agnès Perrin-Turenne et de la vice-présidente de l’ANESTAPS, Alice Godin.

Les débats ont été conclus par le président-fondateur du cabinet Oxygène, Laurent Marchal, qui a insisté quant à lui sur la nécessité de conjuguer approche économique et environnementale dans une approche globale de responsabilité sociale.

Des échanges nombreux sur un sujet qui figure parmi les tendances lourdes d’évolution du secteur « Sport », au cours desquels plusieurs points-clés ont été identifiés

Les 3 points-clés du débat

1. Accompagner la mutation des acteurs sportifs vers un modèle plus vertueux sur le plan environnemental

Dans le prolongement des conclusions du Conseil de l’UE adoptées lors de la Présidence Française de l’Union européenne, il s’agit d’accélérer la transformation des comportements et des usages dans le sport afin de réduire son impact sur l’environnement, la biodiversité et le climat. Pour cela, des partenariats sont à créer et à renforcer entre acteurs du sport et de la transition écologique, en agissant notamment dans les programmes de formation (initiale et continue) des professionnels du secteur (professeur de sport, professeur d’EPS, éducateurs sportifs, gestionnaires d’équipements, athlètes…). Compte-tenu du nombre massif de manifestations sportives organisées localement (+2,5 millions chaque année), il s’agit aussi d’accompagner et d’outiller les clubs sportifs amateurs afin de faciliter leur transition écologique (formation des bénévoles, rénovation du format des compétitions sportives, écoconception des événements…).

2. Renforcer la place du sport dans les démarches d’éducation à l’environnement

Il ne peut y avoir de développement durable sans éducation. L’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) est une démarche émancipatrice, développée et mise en œuvre par de nombreuses structures et dont la finalité est la responsabilisation et l’engagement des citoyens dans l’action. En raison de sa capacité à transmettre des messages auprès du plus grand nombre, le sport, dans toutes ses dimensions (jeu, pratique, spectacle), doit s’inscrire dans une démarche d’EEDD. À l’image des savoirs sportifs fondamentaux que sont le « savoir nager » et le « savoir rouler », un dispositif « savoir protéger » pourrait être conçu comme un socle de connaissances à acquérir pour une pratique sportive écoresponsable. Des ressources pédagogiques pourraient être développées en parallèle par les fédérations sportives et les collectivités territoriales afin d’éduquer les licenciés et les pratiquants sportifs aux écogestes ainsi qu’à la connaissance et à la protection de leur environnement proche.

3. Soutenir les démarches de sponsoring responsable

Le sponsoring sportif évolue. Au-delà des contreparties qui sont classiquement recherchées (visibilité, retours sur investissement), de nouvelles attentes émergent de la part des partenaires économiques, qui voient dans le sport de nouvelles opportunités de nourrir leurs stratégies RSE et leurs bilans extra-financier. Des réglementations sont également à l’étude pour indexer les niveaux de financement en fonction de l’engagement sociétal et environnemental des bénéficiaires. De telles démarches sont vertueuses car elles permettent d’identifier le potentiel d’impact positif des organisations et de leurs partenaires. Pour éviter tout doute sur la sincérité des engagements pris, il s’agit néanmoins de pouvoir mesurer les effets et d’apporter des garanties sur les impacts sociaux et environnementaux réellement créés.


Retrouvez le podcast de la conférence en cliquant ici

La revue Sport et Citoyenneté n°53 est disponible via ce lien





Sport et citoyenneté