« Le sport est un facteur d’épanouissement »

 

Après une 9e place obtenue aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 (K4, 500m), la kayakiste Vanina Paoletti s’apprête à retrouver l’élite olympique lors des Jeux de Paris 2024. Entretien avec une sportive éclairée, policière dans la vie civile et engagée dans la vie de la Cité. 

 

En route pour les JOP 

Pour devenir sportive de haut niveau, j’ai suivi le parcours classique des kayakistes : Pôle Espoir de canoë-kayak de Caen, puis Pôle France de Cesson-Sévigné et, enfin, Pôle olympique de Vaires-sur-Marne. Il y a deux ans, j’ai rejoint les rangs de la police nationale. Détachée à 100%, je fais aujourd’hui partie de l’équipe de France de kayak depuis bientôt 10 ans. En 2020, nous avons obtenu la 9e place en K4 lors des Jeux Olympiques de Tokyo et, en août dernier, nous avons terminé 5e aux Championnats du monde en K2 avec ma coéquipière Manon Hostens. Je suis en pleine préparation pour les Jeux de Paris et j’aurai l’honneur de porter la Flamme lors de l’étape à Angers, où je réside désormais. 

 

Au-delà du sport 

J’ai grandi avec le sport comme toile de fond. Mon père était entraîneur et ma mère médecin du sport. Le sport m’a beaucoup appris, sur moi-même et sur les autres. Mais en grandissant dans cet univers, on voit et on vit aussi certaines situations. C’est à ce moment que je me suis intéressée aux questions d’intégration par le sport ainsi qu’à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans ce milieu. Quand j’ouvre le débat dans les vestiaires, nous évoquons parfois des comportements déplacés ainsi que le statut de victime, difficile à porter quand on est athlète. J’essaie à mon niveau de sensibiliser sur ces sujets, en intervenant dans les écoles ainsi qu’auprès des jeunes kayakistes. 

 

© Romain Bruneau – FFCK

Agir contre les violences 

Je suis athlète et policière. J’ai donc un regard particulier sur ces sujets. Agir contre les violences, c’est savoir déjà de quoi on parle. Les violences peuvent prendre plusieurs formes (physiques, verbales, psychologiques…). J’essaie aussi de rappeler l’importance d’en parler, de se faire accompagner. Dans mon club, nous avons fait intervenir l’association « Colosse aux pieds d’argile ». Nous abordons très tôt ces sujets, pour que les jeunes licenciés prennent conscience des comportements répréhensibles. Pour moi, le sport ne doit pas être une contrainte psychologique, mais un facteur d’épanouissement. 

A titre personnel, je donne à la Fondation des Femmes. C’est une association qui soutient l’égalité des sexes, lutte contre les violences et promeut leur autonomie. Elle contribue à créer un impact concret et à faire progresser des causes essentielles pour un avenir plus juste. 

Cet article a été publié dans la revue Sport et Citoyenneté n°57 : Protéger l’intégrité du sport





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