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Le sport, contributeur aux objectifs du Pacte vert européen ?
La Commission européenne a adopté une série de propositions ambitieuses, composant le Pacte vert pour l’Europe. L’objectif est de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990.
Le sport, en tant que secteur d’activité, mais aussi composante importante de nos modes de vie, peut et doit contribuer à l’atteinte de ces objectifs. C’est d’ailleurs vital pour ses acteurs et pratiquants, puisque la pratique sportive ne peut se faire sans un environnement sain.
La conférence organisée par le ministère des sports au Parlement européen le 3 mars dans la cadre de la PFUE visait précisément à mobiliser l’écosystème sportif européen autour de ces enjeux, en le sensibilisant aux impacts réciproques entre sport et réchauffement climatique, mais surtout en montrant que le sport peut être un vecteur de solutions durables.
« Les activités sportives contribuent à impacter durablement les écosystèmes et la biodiversité », constate Yann Leymarie (Surfrider Foundation). Il précise qu’il y a « des déchets liés à l’activité sportive, d’autres engendrés par la pratique mais aussi des impacts invisibles, liés à la surexploitation des sites ». La question des événements sportifs est soulevée, car ils génèrent une pollution importante, causée à 70% par les mobilités. Dès lors, « pourquoi ne pas réfléchir à des rencontres de plus petite envergure ? » questionne Dr Karim Abu Omar (université d’Erlangen).Ce dernier souligne que le sport est aussi une solution, par la promotion des mobilités douces et actives (marche, vélo). Benjamin Billet (CREPS Auvergne-Rhône-Alpes), note « qu’à travers une pratique de pleine nature, on peut engager des comportements qui restaurent des écosystèmes dégradés ». Guillaume Chevance (université de Barcelone) ajoute que la pratique sportive permet de renforcer la résistance aux effets du réchauffement climatique. Cependant, il note que « plus on se déplace activement, plus on est touché par la pollution atmosphérique ». Car c’est un fait : le réchauffement climatique impacte le sport, et constitue même une menace pour certaines pratiques.
En matière de matériels sportifs, Jérôme Péro (Fédération européenne des industries d’articles de sport) témoigne que « les entreprises sont convaincues. Il faut maintenant connecter les intérêts économiques et environnementaux » et adapter les modèles pour qu’ils « passent du linéaire au circulaire ». Arne Strate (European Outdoor Group) note qu’il convient également de « se pencher sur l’ensemble de la chaîne de production et trouver de meilleures façons d’approvisionner l’énergie des usines ».
En ce qui concerne les grands événements (GESI), les intervenants évoquent la mise en œuvre de labels ou de réduction de prix pour les spectateurs utilisant les mobilités douces. En outre, la couverture médiatique doit être repensée selon François Ribeiro (Discovery Sport Event). La chaîne du groupe Eurosport a opté pour « la création d’un studio virtuel en Europe » et la « réduction du volume de matériel et de ressources humaines mobilisées ».Tous les intervenants s’accordent à dire que la visibilité de ces bonnes pratiques doit être renforcée. Le groupe d’experts européen sur le sport vert s’attelle à « proposer un cadre commun pour le sport, d’ici 2023 » explique Peter Fischer (Unité Sport, Commission européenne).
Enfin, Matthew Campelli (Sustainability Report) et Gloria Zavatta (Milan-Cortina 2026), concluent en affirmant que les GESI peuvent ainsi être des catalyseurs de performance environnementale.
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